Apnée : Respirer entre les lignes. Suffoquer sans bruit.
“Il y a des chutes silencieuses qui ne font du bruit que dans le cœur.”
-Apnée
Ça n’a pas d’importance. Pas trop.
Ce genre d’importance qu’on accorde aux potins de dernière minute.
J’ai compris que ça ne passerait pas de sitôt. C’est comme ce genre de blessure qui, même une fois cicatrisée, fait encore et toujours mal.
J’ai les émotions à fleur de peau. J'ai les yeux qui scrutent les environs, comme si la peur y avait laissé ses premières traces invisibles.
J’ai le cœur qui saigne chaque nuit, la bouche pâteuse, ce besoin irréversible de tout foutre en l’air.
Et je reconnais là que ce foutu masque ne tombe jamais. Il colle. Il devient une seconde peau.
J’aurais voulu avoir cette force de caractère. Tout envoyer valser.
Être en mesure de m’assumer, de me reprendre en main.
Être celle qui, comme avant, n’avait peur de rien.
Je sais que même les instants précaires ne peuvent effacer.
Les rouages de mon cerveau bouleversent mes nuits.
J’ai besoin d’une pause. D’une minute sans devoir compter.
J’ai la tête en vrac, les émotions qui crient à l’envahissement, le cœur en plein cataclysme.
J’aimerais les silences. Ceux que ma bouche hurle mais que mon âme refuse d’entendre.
Je suis supposée savoir.
Mais je veux être claire : non, je ne sais pas.
Je suis en mode transparence. Cassée. Avec tellement de ratures.
Les côtes sentimentales en apnée. Une douleur en discontinue.
Ce n’est pas fourbe.
Preuve que je peux encore ressentir.
Il suffit juste que je me dise que ça va aller. Pire qu’une sangsue.
J’aimerais dire que je sais.
Mais je sais que je ne sais pas.
Alors je ferme les yeux, contracte la mâchoire, expire.
J’ai espoir que ça passera.
C’est le mensonge que je déballe pour rassurer les gens d’un monde différent du mien.
Je me perds dans mon noir.
Ma tempête se prépare.
La rasade, un verre, ferait peut-être l’affaire.
Mais ce serait me mentir autant que de dire que je ne m’en souviendrai pas.
Alors je compte.
Je compte les secondes qui me rapprochent de moi.
Je compte les minutes qui m’enfouissent dans ma folie.
Et dans mon délire, aussi dérisoire soit-il, je me mens.
Et ça… c’est ma plus belle vérité.
Celle qui me rassure.
Ce mensonge qui rassure mon entourage, me fait presque rêver.
Il a un avant-goût sucré.
Mais la chute, elle, est amère.
Un goût âpre de défaite.
— NaëlsyDelv
janvier 2022
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