L'amitié, ceux qu'on a connus par cœur.
Alors, continuons notre petite mise en forme du jour — un texte lancé à la va-vite, sans prétention. Pas de frein, pas d’accélérateur sous mes pieds, donc relaxe, chers passagers. Commençons par quelque chose. Espérons qu’entre ces lignes, une idée brillante daigne se glisser, parce que moi-même, je n’ai aucune idée de ce que je veux vraiment dire. Tout va, tout vient, et j’oublie aussitôt ce que je brûlais d’exprimer.
Et si on parlait d’amitié ?
Oui, pourquoi pas —
L’amitié qui ramasse, qui pétille, qui surprend ?
Aucune idée. Mais parlons-en quand même.
Peu de gens osent dire qu’ils ont de vrais amis dans leur vie.
Ceux qui restent rares et magnifiques, à chaque étape —
ceux qui partagent les joies presque exaltantes,
et ceux qui ramassent les morceaux dans les moments de tristesse suffocante.
Mais ce que je cherche ici, ce n’est pas la définition de l’amitié ni ses frontières.
C’est notre regard sur chacun d’eux :
Leurs bons côtés, leurs travers, leurs petites excentricités, leur côté “mère poule”, leur amour à la fois inconditionnel et protecteur.
Et voilà. Je crois que je suis passée du coq à l’âne, n’est-ce pas ?
Mais peut-être que, justement, c’est ça qui a du sens.
Je n’ai pas énormément d’amis, et pourtant, à chaque étape de ma vie, j’ai dû en avoir un paquet — pire qu’un paquet de chewing-gums. Un énorme paquet à la fraise, pour être exacte.
Et oui, comme je le disais, cet énorme paquet s’est peu à peu fait grignoter par le temps, parfois par l’usure, par nos différences aussi, au fil des années.
Parce qu’avec les amis, ce n’est pas toujours le manque d’amour ou d’envie qui sépare, mais simplement la vie qui dévie. Les chemins se croisent, se séparent doucement, presque sans qu’on s’en aperçoive.
On se dit encore salut, un peu brièvement, avec ce sourire de l’autre côté de la rue — mais sans plus traverser pour bavarder comme avant.
Ce n’est rien de grave. Ce n’est que le temps.
Et pourtant, je trouve qu’on devrait pouvoir dire que ces personnes-là ont été des trésors.
Même à la toute fin.
Même si leur voix s’est perdue dans la mémoire.
Parce qu’elles ont marqué une étape, un souvenir, un coin d’enfance ou de jeunesse qui garde encore leur trace.
Alors oui, peut-être que je me perds un peu…
Mais si c’est pour me perdre dans la tendresse des souvenirs, alors ça me va.
Car, comme moi, vous avez sans doute déjà croisé cet ami que vous connaissiez par cœur — ou du moins, vous le croyiez.
Et puis, brusquement, en le revoyant, vous vous êtes dit : tiens… on ne s’était pas vus depuis quand, déjà ?
Sans même réaliser qu’une année — ou deux — avait filé, sans manque, sans malaise, sans douleur.
Vous auriez pu prendre un café, parler de tout et de rien, vous rappeler vos bêtises d’avant, vos rires insensés…
Mais vous auriez aussi remarqué que, malgré tous ces souvenirs communs, vous ne savez plus grand-chose de la vie actuelle de l’autre.
Et là, étonnamment, pas de gêne.
Juste un sourire doux, paisible.
Et des mots simples : “Alors, toi, que deviens-tu ?”
Pas de rancune, pas de peine — seulement la vie, comme on le dit si bien.
Oui, la vie éloigne plus d’un,
et souvent sans vagues fracassantes.
Et puis, il y a ces histoires amicales qui heurtent le cœur —
qui le brisent, l’arrachent, sans qu’on songe à guérir un jour.
Puis, cinq ans plus tard, on rit à nouveau, on court à nouveau.
Et ceux-là, les amitiés brûlées,
on a encore plus de mal à se dire qu’elles ont été belles.
Pourtant, elles l’ont été — terriblement.
Les premiers jours, les premières semaines, les premiers mois…
Elles ont tout illuminé avant de tout consumer.
Mais je vous assure qu’elles nous ont fait du bien.
Allons, ne soyons pas si cyniques.
Vous le savez autant que moi : j’ai raison, n’est-ce pas ?
Ce gros morceau de donuts qu’on croque avec appétit,
le sourire pétillant aux lèvres,
les yeux rivés sur cet ami qui fut autrefois un pilier —
c’est bien la preuve qu’il a comptée.
Peu importe que la fin ait détruit plus qu’on ne voudrait se l’avouer,
il a sans doute laissé autre chose —
quelque chose qu’on découvre plus tard,
après avoir enfin guéri.
Mais, soyons honnêtes :
pas sûre qu’on ait toujours envie de se souvenir de ces amitiés-là,
celles qui nous ont peut-être brulés une bonne partie de nos ailes.
Reconnaissante, oui — mais pas forcément tentée de les revoir.
À chacun ses délires, à chacun sa façon de remuer sa nostalgie.
Et puis, il y a les autres.
Ceux qu’on a connus à chaque étape,
ou qui sont arrivés en cours de route et ont fait le reste du chemin avec nous.
Ceux-là, je les appelle mes morceaux de chocolat.
Ne vous battez pas avec moi si vous n’aimez pas le chocolat —
décrivez-les avec ce que vous aimez le plus, dans ce cas.
Ces bons morceaux de chocolat qu’on déguste avec douceur et patience,
ces merveilleux soleils qui illuminent nos vies,
pas parce qu’ils nous font rire tout le temps,
mais parce qu’ils savent aussi nous faire pleurer,
et être là dans les deux cas.
Ce sont ceux qui se disputent la loyauté, la compréhension, le soutien, la dignité.
Ceux qui nous apprennent à dire non quand on n’en a pas envie,
et à crier oui à plein poumon pour la beauté de la vie.
Ceux qui nous apprennent à nous tenir debout,
à regarder nos peines avec courage,
à embrasser nos cicatrices avec amour et tendresse.
Ces amis-là, comme des joyaux tombés du ciel,
qu’on ne veut plus jamais laisser partir.
Ceux qui se battent pour rester dans nos vies,
dans nos histoires du quotidien.
Ceux qu’on aime avec passion, avec calme, avec sincérité.
Je vous l’avais dit, non ?
Ils sont bourrés de défauts — énormément, tout comme nous.
Mais c’est notre capacité à voir au-delà de ces défauts,
à discuter, à pardonner, à faire de notre mieux,
qui les garde là, au creux de nos cœurs,
prêts à exploser d’amour pour eux.
Et maintenant que j’ai parlé de ma façon de voir l’amitié,
je ne sais pas trop comment finir ce long ramassis de pensées.
Alors disons simplement :
à bientôt,
si cette petite promenade parmi les morceaux de chocolat vous a plu.
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